Comment sauver une Biosphère ?

Comment sauver une Biosphère ?

 

Cette exposition de photos porte sur mes 10 années (1983-1993) d’interventions pour la sauvegarde du dôme géodésique de Montréal.

Conçu par Buckminster Fuller pour servir de pavillon des États-Unis à Expo 67, ce dôme fut ensuite laissé à l’abandon, puis renommé « Biosphère » lors de sa réhabilitation en musée.

Cette exposition relate mon parcours d’artiste engagé, inspiré par une structure révolutionnaire et par un architecte visionnaire. C’est l’histoire d’un combat, celui de l’art au service de l’architecture, de la conservation et du patrimoine.

Mon travail documentaire et mes actions artistiques commencent à Montréal et visent à sensibiliser le milieu culturel et politique de l’époque à l’agonie d’une icône architecturale mondialement connue.

Ma démarche m’amène ensuite à revoir ou à découvrir les autres grands prototypes de Fuller en Amérique du Nord. Ce faisant, j’ai pu constater et documenter la mort lente d’autres structures exceptionnelles.

Comment sauver une biosphère ? Si la symbolique et la métaphore sont évidentes, elles soulèvent nombre de questions et de défis :

  • Est-il possible de sauver la petite Biosphère ? Peut-on sauver la grande biosphère ?
  • La Biosphère a-t-elle une voix, un ambassadeur, un représentant ?
  • Un individu (artiste) peut-il faire la différence à lui seul ?
  • « Penser globalement, mais agir localement ». Comment mettre en pratique cette citation de B. Fuller ?
  • Quelles sont les qualités requises pour sauver la planète ?
  • Existe-t-il d’autres options que l’utopie ou la disparition ? (Utopia or Oblivion de B. Fuller, 1969.)
  • À quel prix l’indifférence et l’oubli ?

Le contenu de l’exposition provient de mes archives et constitue un portfolio en grande partie inédit. Chaque tirage est signé de ma main.

Chronologie

Voici la séquence de mes actions artistiques et médiatiques reliées à la sauvegarde du dôme géodésique de Montréal. On y retrouve les grandes étapes de mes interventions qui s’étalent sur plus de 10 ans, soit de 1983 à 1993. Hiver comme été, chaque mois, sinon chaque semaine, je me présente sur les lieux de la Biosphère, appareil photo en main, pour prendre note de l’abandon, de la détérioration et du vandalisme. Durant cette même période, le site devient également mon studio de création.

Dès le début de mes interventions, je suis régulièrement en contact avec les principaux collaborateurs, associés et membres de la famille de Fuller. Allegra Fuller Snyder, la fille de Fuller, m’encourage à persévérer avec mes interventions artistiques et documentaires à Montréal et ailleurs, afin de mieux faire connaître les grandes structures de Fuller.

1983-1984
Première documentation photographique des lieux et collecte d’objets trouvés sur le site.

1985
Production d’une entrevue vidéo (transcription) et visite des lieux avec Shoji Sadao, architecte principal de la Biosphère avec Fuller. Cette vidéo est rendue possible grâce à une bourse du Conseil des arts du Canada.

1986
Exposition : « Le projet du Dôme, exploration d’un vestige de l’ère moderniste », Galerie P.R.I.M., Montréal. Installation multimédia comprenant des objets trouvés, de grands frottis (impression par frottage), des photographies et l’entrevue vidéo avec Shoji Sadao. Voir Le projet du Dôme.

1987
Exposition : « Frottis synergétiques », Galerie d’art de l’Université Concordia, Montréal. Un travail basé sur les théories de Fuller en géométrie synergétique. Voir Frottis synergétiques.

1989
Action artistique : exposition et occupation de la Biosphère durant deux semaines avec une installation de grands tableaux décrivant les origines de ce monument architectural. Voir Grands tableaux.

1990
Voyage en Amérique du Nord pour localiser et documenter photographiquement les autres structures mémorables de Fuller. Le but est de faire un état des lieux et de redécouvrir les origines de la Biosphère de Montréal. Ce projet est rendu possible grâce à une bourse du Conseil des arts du Canada. Voir Autres dômes de Buckminster Fuller.

1991
Nettoyage et peinture de la membrane géodésique de la Biosphère. C’est le premier geste concret en plus de 20 ans qu’effectue la Ville de Montréal pour protéger la structure. La Ville invite alors les architectes canadiens à présenter des projets de faisabilité pour la transformation du lieu en musée de l’environnement.

1992
Démolition de certaines plates-formes et structures (espaces) à l’intérieur de la Biosphère.

Voyage au Kansas et documentation photographique de la lente et méthodique déconstruction (pièce par pièce) de la maison Dymaxion (ou Dymaxion Dwelling Machine). Celle-ci a finalement trouvé refuge au Ford Museum et sera reconstruite sur le site même du musée à Dearborn au Michigan. Voir Dymaxion Dwelling Machine.

Exposition : « Buckminster Fullers’ Dymaxion Dwelling Machine », Wichita Art Museum, Wichita, Kansas. Installation multimédia constituée d’objets, de photos et de vidéos.

1993
Documentation de la reconstruction des plates-formes et des espaces internes de la Biosphère.

Entrevue vidéo (Partie 1, Partie 2 et transcription) et séance de portrait avec Ed Applewhite, coauteur avec Fuller de Synergetics.

Rencontre et séance de portrait avec Kiyoshi Kuromiya, coauteur avec Fuller de Cosmography: A Posthumous Scenario for the Future of Humanity.