Expo 67–2017

Expo 67–2017 : « Le chapitre oublié »

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Cinquante ans plus tard s’ouvre le chapitre oublié dans la vie du dôme géodésique de Montréal, aussi connu sous le nom de Biosphère, création de l’architecte visionnaire américain Buckminster Fuller et construite pour représenter les États-Unis à l’exposition universelle de 1967. Dès l’ouverture d’Expo 67, ce dôme devient rapidement l’icône, l’emblème prestigieux et incontournable de l’exposition universelle tenue à Montréal en 1967.

D’une vision futuriste idéale et utopique, nous passons 10 ans plus tard, dès 1976, à une vision apocalyptique, puisqu’un incendie détruit le revêtement transparent en acrylique du dôme. Le chef-d’œuvre de Fuller change de visage rapidement et devient un site interdit et dangereux. Commence la période où ce monument architectural sombre dans l’oubli et la décrépitude.

Après plus de trente ans de documentation et d’interventions directes, artistiques et politiques, et animé par un désir de conservation et de sauvegarde de la Biosphère de Fuller, je propose un chapitre visuel inédit qui s’éloigne du pur documentaire pour se rapprocher davantage de la mise en scène et du théâtre. Tous les espaces interdits de la Biosphère sont présents, en avant-scène ou en arrière-plan.

Cet essai photographique est une première, car il provient de mes archives. Produit de 1983 à 1995, cet essai n’a jamais été vu ou exposé.

Voici donc « le chapitre oublié » dans la vie de la Biosphère, voici « l’autre » Terre des Hommes, ma réalité durant plus de dix ans, ma source d’inquiétude en observant ce monument tranquillement disparaître, mais aussi ma source d’inspiration et mon studio de création exclusif. Voici la Biosphère de Fuller, l’étoile incontestable d’Expo 67, dans toute sa vulnérabilité et sa fragilité. En témoignant de cet abandon et en constatant l’état de ce monument, je cherche à agir sur deux fronts, l’un artistique et l’autre politique, et ce, d’une manière à la fois douce, subversive et répétitive afin d’encourager l’éveil d’une conscience historique et d’éviter le piège habituel qui réduirait la Biosphère de Fuller à un monument de plus à inventorier, puis à reléguer aux oubliettes.

Robert Duchesnay

 

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